Colette Audry, née le 6 juillet 1906 à Orange et morte le 20 octobre 1990 à Issy-les-Moulineaux, est une enseignante, dramaturge, romancière, scénariste et dialoguiste française, également militante syndicaliste, socialiste, féministe, antifasciste et résistante. Issue d'une famille d'origine protestante ayant pris ses distances avec la religion, Colette Audry est la petite-nièce de Gaston Doumergue. Après l'entrée de son père, Charles Audry, proche des milieux socialistes, dans l'administration préfectorale, elle passe une partie de son enfance ballottée entre les différentes affectations: d'abord à Nice, puis en Ardèche en 1914, et enfin dans les Côtes-du-Nord en 1918. Ce n'est qu'après que son père aura obtenu une disponibilité pour raisons de santé, en 1920, que la famille se stabilise à Paris. Après des études secondaires brillantes, elle entre à l'école normale supérieure de Sèvres, et obtient l'agrégation féminine de lettres en 1928. Elle commence sa carrière de professeur au lycée Pasteur à Caen (1928-1930) puis au lycée Jeanne-d'Arc à Rouen (1930-1936), où elle rencontre Simone de Beauvoir, avec qui elle entretient une relation d'amitié jusqu'à sa mort. C'est à cette période qu'elle s'engage dans le militantisme, au travers de l'amicale de son lycée, au sein de laquelle les débats sont essentiellement politiques. Sous l'influence des enseignants communistes membres de cette amicale, elle envisage d'adhérer au PCF, mais s'engage plutôt dans le syndicalisme, au sein de la très minoritaire fédération unitaire de l'enseignement, membre de la CGTU, l'année suivante. Elle participe d'ailleurs à tous les congrès de la fédération, et collabore à sa revue, l'École émancipée. Elle est alors proche de la «majorité fédérale», opposée aux communistes, et prend d'ailleurs la direction, en 1934, de la revue L'Avant garde syndicale, fondée à partir de la direction de la FUE par les minoritaires de la CGTU. Membre du bureau national du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, elle participe en 1935 à la création, derrière Marceau Pivert, de la Gauche révolutionnaire, courant «de gauche» de la SFIO. L'année 1936 marque un tournant dans sa vie et son engagement. Elle est nommée au lycée Molière, à Paris (comme sa sœur Jacqueline), tandis que la FUE disparaît, dans le cadre de la réunification syndicale entre CGT et CGTU. Avec les autres membres de la Gauche révolutionnaire, elle critique la timidité du gouvernement de Front populaire, mené par Léon Blum. Mais c'est surtout sur la question espagnole qu'elle prend ses distances. Après un voyage en Espagne à l'été 1936, où elle rencontre des responsables du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM), elle participe à la création du Comité d'action socialiste pour l'Espagne, dont le journal L'Espagne socialiste prône notamment la levée de l'embargo sur les armes décidé par Blum. ... Source: Article "Colette Audry" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.